Le Grand arbre
Certains croient qu'il meure...qu'il perd ses feuilles et que son tronc devient creux. Ces certains là n'ont sans doute pas tort. Il meure. Mais à son rythme. Le rythme tranquille d'une certaine sagesse. Dans le jardin, au printemps, les nouvelles boutures, les jeunes pousses, les nouveaux bourgeons, la dernière plante, semblent éclater de toute la force de leur jeunesse. On ne voit qu'eux ! ET pourtant...
Dans le jardin, immuable, planté là depuis bien plus longtemps que nous, il y a l'arbre du Grand Père, celui qui a toujours été là, indéracinable. Et pourtant, c'est vers lui qu'on va quand ça va pas. On en fait le tour, comme pour admirer le miracle, "Toi, encore là ?", on passe sa main sur son écorce rugueuse, on essaie de sentir son coeur battre encore. On s'assoit, le dos collé au tronc, bien à l'abri sous ses branches. Et on se souvient. On se souvient que c'est lui qui nous réconfortait après s'être fait gronder par les parents, lui à qui l'on confiait ses grandes joies et ses petites tristesses. On lève la tête et on tente d'apercevoir le ciel, on baisse la tête et on regarde ses racines. On perd la tête; on médite. On réfléchit au sens que prend notre vie. On fait le point, le bilan, même pas brillant. On a tous quelque chose à regretter. On guette !
Mais le dos appuyé contre le vieux tronc...on réalise...que la sagesse c'est aussi de savoir tenir debout face à toutes les tempêtes...comme notre vieil arbre.
Le café est mon arbre...